Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PLUME ET ARSENIC
18 mai 2011

« Rêver d'un beignet, ça n'est qu'un rêve. Mais rêver de voyage, c'est un voyage quand même. »

trip

Je rêve de voyage. Non, pardon, je rêve d'évasion. C'est une pensée qui m'est venue il y a quelques semaines maintenant. Je me suis rendue compte que je n'aurai pas mon année de licence. Suite à cette conclusion, m'est venue la réaction prévisible de mes parents -enfin, de mon père. Ma mère est une fataliste dans l'âme : « si c'est arrivé, c'est que ça devait arriver, nous n'y pouvons rien, passons à autre chose »- Je sais qu'il va hurler, me traiter de tous les noms, menacer de me gifler et finalement, me foutre à la porte pour quelques semaines -puis ma mère lui rendra la vie tellement impossible que je rentrerai à la maison, c'est comme ça que ça marche- Après cette révélation de mon futur proche, je me suis sentie complètement découragée. Ça a été encore pire qu'avant. Déjà que je considère la fac comme une punition, que j'y vais en trainant les pieds, que j'y connais plus personne et qu'à part quelques vagues « bonjour » polis, mes camarades m'ignorent proprement, je ne vous raconte même pas la volonté dont j'ai du faire preuve pour continuer à me lever le matin...

Je ne veux pas vivre ça. L'engueulade, les quelques jours de balancement entre mes grand-parents et la maison -ma petite amie ne pourra pas m'héberger même si je viens gratter à sa porte comme un chien abandonné au bord de l'autoroute au moment des départs en vacances, elle me l'a dit-, le sac sous un bras et mon ordinateur portable sous l'autre... Alors une idée s'est imposée à moi. Si j'obtiens mon permis avant la fin de l'année scolaire -ce qui ne tardera pas arriver, je le passe sous peu-, je pourrais faire comme mon père en son temps : acheter une petite camionnette en occasion avec mes économies -j'ai de quoi, après vérification-, partir un peu avant les résultats en laissant une jolie lettre d'excuses, de remerciements, de promesses et aller bosser dans le sud pendant toutes les grandes vacances, faire le tour de France à partir de septembre... Bref, vivre un peu avec la tête dans les étoiles et le pied sur la pédale d'accélération.

Au fil des semaines, mon plan, qui n'était qu'une vague idée qui m'a permise de me lever le matin, est devenu plus concret et j'en suis à regarder les petites annonces de ventes de voitures. Ça me fait peur. Sincèrement, j'adorerai partir comme ça, presque sur un coup de tête, claquer ma vie de famille et mes études que je déteste, pour un peu de liberté, pour me trouver moi-même, pour réfléchir à ce que je suis, ce que je peux me donner les moyens d'entreprendre pour obtenir une vie qui me conviendra vraiment. Je suis capable de partir, je suis capable de faire bien des choses si je m'en donne les moyens justement. Mais je n'ai jamais la motivation nécessaire à tout projet... Je vis ma vie actuelle comme une punition, et j'ai l'impression de regarder les jours se dérouler sans les vivre...

En fait, c'est juste que je n'en peux plus. J'ai envie de me flinguer tellement j'ai honte de ce que je suis actuellement : une chieuse irresponsable, qui ne fout rien, qui n'a pas envie de foutre quelque chose d'ailleurs, que tout le monde regarde de haut et considère encore comme une gosse. Ça me donne pas vraiment envie de grandir, vous me direz... Alors, partir, pour mieux revenir, je trouve que c'est la meilleure idée que j'ai pu avoir depuis bien longtemps...

Publicité
Commentaires
A
Une vieille expression bidon: C'est en forgeant que l'on devient forgeron. Je veux dire par là que la vie est faite de risque, "d'aventures" entres guillemets bien sure et de se lancer parfois dans l'inconnu. C'est essentiel pour se trouver car souvent dépendre de l'avis des autres c'est se laisser conditionner le plus souvent et manquer de créativité ou d'inspiration à sa propre vie. Enfin c'est mon avis. il ne faut pas non plus se mettre tout le monde à dos bien au contraire. Il faut necessairement savoir quand se prendre en main avant qu'il ne soit trop tard bien qu'il ne soit jamais trop tard. Mais surtout ne jamais complexer et ne prendre personne pour modèle car il n'y a pas ou n'existe pas de modèle(s) universel. Ta voie sera toute tracée si tu parviens à te trouvé(e). Je n'ai pas de conseils propre à te donner car comme bon nombres de lecteurs je me suis chercher et j'ai eut du mal à me trouver. Combien de personnes fausses dans notre entourages calculateurs et manipulateurs. Enfin bref, sois toi-mème, reste vraie et essaie de rester le plus naturel et authentique possible. L'authenticité, il n'y a que ca de vrai.!<br /> <br /> Amicalement*67.
N
C'était le but ;)<br /> Pour ma part je trouve ça dur psychologiquement d'aller contre la volonté de ses parents. C'est tout un symbole et une (courte) vie d'obéissance aveugle à contrer, c'est difficile et ça fait pas plaisir de décevoir les gens qu'on aime et qu'on estime (parce que oui dans le fond même si on est pas d'accord avec ses parents on les aime quand même (sauf cas extrême))<br /> <br /> Mais au bout d'un moment il faut prendre le risque de leur réveler la personne que l'on est vraiment. Enfin le risque est dans notre tête. Parce que peu importe qui on est ils nous acceptent quand même, ce sont nos parents, ils agissent souvent comme ça, c'est juste que ça peut leur prendre un certain temps, le temps de digérer leurs espoirs trahis. Mais une fois passé ce cap, accepté ou pas, on est en paix.<br /> <br /> Mais oui quand j'entends quelqu'un dire "grandis un peu" ça me fait rire parce que c'est toujours juste qu'un concept. Et surtout ça veut rien dire, parce qu'une personne peut très bien mener une vie d'adulte, avoir même une famille, et être complètement irresponsable. C'est un état d'esprit à avoir plus qu'une multitude de conditions matérielles à remplir.
F
Tu dis Nuü que « "Grandir" je trouve que c'est un peu un faux prétexte que se donnent les gens pour devenir chiants et s'encroûter dans leur confort rassurant. » Moi j'ai l'impression que je me suis déjà encrouté dans mon petit confort rassurant, que je suis chiante au possible. Alors si "grandir", c'est rester ce que je suis déjà, en changeant juste d' "étiquette" (enfant à adulte, étudiante à employée, petite amie à épouse par exemple) alors ça me plait pas davantage. Autant que je baisse les bras, quoi... <br /> <br /> Je crois que, comme tu le dis, je suis restée trop longtemps en « léthargie ». J'ai laissé les autres choisir pour moi, je me suis laissée porter par le courant. Mes amies ont choisi une licence de langues, j'ai fait pareil, ma mère ne voulait pas que je prenne une chambre d'étudiant, je suis resté chez mes parents malgré le trajet, etc Et là, j'en ai marre, j'ai besoin de me bouger. Je ne crois pas que je pourrais, pas grandir, disons évoluer, en restant dans ce cocon. <br /> <br /> Je vais essayer d'aller « contre le cycle », faut juste que j'en trouve la force, que je me motive pour réagir. Le regard des autres, ça m'est un peu égal. Enfin, il y a mes parents, mais je sais que je les ai déjà déçus alors bon... Il y a ma petite amie, mais je crois qu'à ses yeux, je suis une gamine qui a encore du chemin à faire. Elle m'aime, je le sais, c'est réciproque, mais je pense valoir mieux et pouvoir lui montrer.<br /> <br /> « Attention c'est pas une incitation à foutre sa vie en l'air ou à faire n'importe quoi, mais plutôt un petit conseil vécu pour aider peut-être, sait-on jamais. » Ça m'a fait du bien de te lire, Nuü =) Je te remercie, je vais commander les livres que tu m'as proposée et je posterai ce que j'en ai pensé ensuite.
N
Je me permet un petit mot comme ça à l'improviste :p<br /> <br /> Après tout on ne se connaît pas, mais je sens qu'on se pose le même genre de questions. Et je dois dire que je suis en train d'en trouver les réponses peu à peu. <br /> <br /> Je sais que c'est pas le cas de tout le monde, mais pour ma part la lecture m'a beaucoup aidé. Si tu le peux je te conseille de lire "Demian" d'Herman Hesse et peut-être "Siddharta". Le premier parle d'un jeune homme qui apprend à vivre sa vie, le second d'un homme qui expérimente toute sa vie différentes voies, à trouver la paix, à apprendre par l'échec on va dire. Ce sont des livres qui remettent en place pour peu qu'on y soit familier. Un autre pas mal c'est "Lettres à Lucilius" de Sénèque, pour faire bon usage de son temps et de son être. Tout n'est pas admissible mais il y a de très bons conseils. Ce sont surtout les phrases. Il y a un moment dans notre vie où on a besoin de phrases choc, pleines de bon sens, pour nous rassurer, nous aider à nous affirmer.<br /> <br /> "Grandir" je trouve que c'est un peu un faux prétexte que se donnent les gens pour devenir chiants et s'encroûter dans leur confort rassurant. La vie que les gens mènent en général est une vie qui contente le plus grand nombre. Mais quelques fois, certaines personnes ne peuvent pas s'en contenter justement, et doivent prendre un chemin différent. Seulement ça peut faire peur de sortir de la vie normale. Ca met du temps, mais on s'y fait. <br /> <br /> Le plus important, même si ça fait cliché : il faut vivre ses rêves, peu importe quelle forme ils peuvent prendre. La vie nous appartient, nos décisions ne regardent que nous, nos envies de vivre selon nos préférences ne devraient jamais être dictées par d'autres personnes. Mais surtout, elle est courte. Pour être heureux et en paix avec soi-même (en paix avec les autres c'est autre chose), il faut vivre selon ses principes, selon ses envies, ses rêves. Mais ça veut dire qu'il faut prendre des risques, et qu'il faut être prêt pour ça. Ca veut dire aussi qu'il faut se foutre de l'avis de tous les gens qu'on peut croiser, sortir du confort social. (enfin confort, ça dépend pour qui)<br /> <br /> Tout dépend de notre personne, mais je pense qu'il arrive un moment où on a ce déclic, une réponse à notre errance et à notre état stationnaire. Il arrive un moment où lorsqu'on est trop longtemps resté en léthargie, on arrive à aperçevoir le cycle sans fin et morne dans lequel on est pris, et qui ne nous correspond pas. C'est une fois qu'on ouvre les yeux sur notre vie future vide de sens qu'on arrive à la refuser et qu'on décide de se prendre en main. <br /> <br /> Evidemment que c'est pas facile avec nos vies déjà réglées dès la naissance par la pression sociale auto-entretenue. Ca doit l'être encore moins quand on a plein pied dedans. <br /> <br /> Attention c'est pas une incitation à foutre sa vie en l'air ou à faire n'importe quoi, mais plutôt un petit conseil vécu pour aider peut-être, sait-on jamais.<br /> <br /> Partir pour se vider l'esprit, sortir de notre torpeur et revenir avec des convictions apportées par l'expérience, je trouve que c'est plutôt un bon choix, il ne faut pas avoir froid aux yeux cependant.<br /> <br /> <br /> "Je vis ma vie actuelle comme une punition, et j'ai l'impression de regarder les jours se dérouler sans les vivre... "<br /> <br /> Cette phrase particulièrement m'a marqué pour l'avoir vécu. Dis-toi que tant que tu ne réagiras pas contre ce cycle, tu auras beau t'en rendre compte de temps à autres, rien ne changera pour autant.
Publicité