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PLUME ET ARSENIC
5 août 2011

« Personne n'aime personne Personne ne manque à personne Personne ne pleure personne Pourquoi même en parler ? »

Mon dossier, ma réinscription à la fac, ma famille, mon ex-petite amie, mes ami(e)s, mes anciens camarades de classe, mes partenaires de rôle-play, mon porte-monnaie, mon permis, mes séances de cinéma, mes tatouages, ma chambre, mes forums, mon bordel, ma musique, mes projets, mes nouvelles, mon ordinateur, mon téléphone, mes jeux, mes livres, ma fatigue, mes parents, la pluie, mes migraines, mes promenades, mes larmes, ma tête, mon cerveau, mon esprit, ma déprime, mes hurlements, mes insomnies, mes cauchemars. Ça va pas. Du tout. Putain. J'y arrive pas. J'en peux plus. Je sature, je craque.Je veux crever, et en même temps, je veux vivre. J'ai l'impression que ça déborde, qu'il n'y a plus de place dans ma tête pour quoi que ce soit. Et j'ai bon évacué, j'ai beau crié, pleuré, sauté partout, chanté à tue-tête, dansé comme une folle, sortir marcher, aller au cinéma, discuter avec tout le monde et surtout n'importe qui, je n'y arrive tout simplement plus. C'est comme si je parlais, là, en face de quelqu'un et que mon interlocuteur ne m'entendait pas. Comme si j'étais invisible, que j'errais comme une âme en peine dans ma maison, dans ma chambre, dans la rue, au bord de l'étang, le long du canal. J'étouffe, j'ai besoin d'espace. Je veux qu'on me prouve que je suis importante, que je ne suis pas toute seule à me regarder dans la glace. J'ai besoin qu'on me donne une raison d'avancer, de mûrir, de faire de mon mieux. J'ai besoin qu'on me dise que plus tard, si je fais des efforts, tout ira mieux. Mais qui va me le dire ? Qui prendra le temps d'arrêter sa course à la vie pour me réconforter ? Ma mère qui me trouve déprimante et m'envoie dans ma chambre avant diner ? Mon père qui s'endort devant la télévision et ne me remarque même pas ? Mon frère qui passe ses journées enfermer dans sa chambre ? Mes pseudo-amis qui ne répondent pas aux sms et se foutent royalement de moi si je ne leur sers pas à quelque chose de concret ? Mon ex que je ne peux même plus considérer comme ma meilleure amie et pour qui je ne suis qu'un poids sans intérêt et de qui je suis, putain que c'est douloureux de le constater, toujours amoureuse ? Je suis au bout du rouleau. Je suis fatiguée. J'en peux plus de faire semblant, de faire "comme si". Je voudrais que ma chambre soit un univers à part entière, ermetique au reste du monde, où je pourrais déperir en sachant que rien ni personne ne pourra de toute façon m'aider, plutôt que d'attendre en vain que quelque chose m'aide à me relever. Non, non, je ne crois pas au Prince Charmant -ni à la Princesse Charmante si ça fait rire quelqu'un-, et oui, oui je sais qu'on obtient rien par les autres et qu'on est seul à pouvoir faire de notre mieux pour atteindre nos buts. Mais bordel, je ne suis incapable de me prendre en main ! je peux pas, je peux pas me relever sans qu'on me tende la main pour me soutenir. Oh et puis, merde, ne vous en faites pas : ce ne sont que mes nerfs qui lâchent. Je survivrais, comme à chaque fois. Ou pas. C'est à voir.

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Commentaires
F
Scrapalex37, je crois que même si à la surface, on pense qu'on va lâcher prise et que nos nerfs vont avoir le dessus, on se raccroche toujours à cette chienne de vie. Et on survit. Je suis ravie de te connaitre également :)<br /> <br /> La première fois que j'ai parlé de ma dépression -je savais déjà au fond de moi, je ne suis pas stupide et je ne me voilais pas la face-, mon médecin m'a donnée des pilules qui m'ont faite dormir. Comme si le sommeil pouvait tout régler. La dépression, je suis d'accord avec toi, ça n'est pas une maladie, c'est un trait de caractère. On ne peut pas guérir d'être dépressif, on l'est, point. Parfois, on va mieux et parfois, non, c'est comme ça. Tes mots sont justes, parce que ça me fait du bien de lire quelqu'un qui semble me comprendre -ajouter "parfaitement" serait peut-être un peu trop idyllique, même pour moi !-. En ce moment, j'écris, ce que je n'avais pas fait depuis... longtemps, on va dire. Bon, ça ne sont pas des textes très joyeux, où le prince et la princesse se marient et ont beaucoup d'enfants, mais j'ai l'impression qu'écrire ces textes -sombres, je peux le dire, il suffit de voir ton second blog- me libèrent un peu l'esprit. Et puis, j'écoute ta musique, et ça aussi, ça me fait du bien :) Je te remercie de tes commentaires, ils me font toujours du bien, Nuü !
N
Touché. Je suis aussi dans ce cas là, et je crois bien qu'on attend d'être sauvé, qu'on attend quelqu'un pour nous rassurer et nous dire "t'en fais pas je suis là maintenant, je te laisserai jamais tomber, à nous deux on va être plus fort, on va pouvoir se donner le courage de vivre, partager nos deux mondes et nos rêves". Alors qu'on devrait se bouger tout seul et ne reposer notre confiance qu'en nous. Et le pire c'est qu'on le sait pourtant.<br /> <br /> C'est dur tous les jours de regagner ne serait-ce qu'un peu de volonté quand on est en dépression, c'est un combat permanent, c'est usant, ça nous donne encore plus l'impression qu'on ne sert à rien, qu'on ne pourra rien faire de notre vie. Surtout qu'on veut pas se faire soigner parce qu'on ne croit pas une seconde qu'un medecin pourra y faire quelque chose (pour moi c'est pas une maladie de l'âme, c'est surtout un trait de personnalité ou une façon de voir le monde qui fait qu'on peut pas vivre sans cette contrepartie)<br /> <br /> Mais évidemment les gens extérieurs à ces problèmes ne pourront pas comprendre. Les parents, fatigués de leurs propre problèmes peut-être, ne s'embêtent que rarement à se pencher sur ça, et les amis, surtout ceux par défaut pour passer le temps à l'école ou au travail ne veulent certainement pas altérer leur joie pour nous (oui il y a des exceptions, comme partout). Mais de toute façon dans ces cas là c'est jamais l'aide d'un proche qu'on recherche, mais un inconnu, quelqu'un qui n'a aucun préjugé sur nous et qui sort un peu de nulle part, qui est loin de notre misère on va dire. Parce que ça donne l'impression d'être extirpé de notre environnement trop connu et trop usant sans doute.<br /> <br /> Je pourrais pas t'aider malheureusement, je ne suis pas une princesse charmante :) A part peut-être avec des mots pour peu qu'ils soient justes, mais bon tu sais, ça rend service le temps d'une journée, puis après on oublie de toute façon.<br /> <br /> Ce que j'ai trouvé de mieux pour ne pas trop y penser, c'est de se trouver une occupation, et si tu as la chance de toucher aux arts, canaliser ton temps de reflexion usante sur autre chose. Ca te permet même de t'enfermer sporadiquement dans un univers à toi et hors du monde.<br /> Ca marche, avec ses hauts et ses bas évidemment, mais ça donne déjà l'espoir d'achever quelque chose par soi même. Et comme on dit l'espoir fait vivre. C'est pas une connerie de proverbe en l'air pour une fois, c'est vraiment le cas.
S
Comme je me reconnais là, en te lisant ! Mais si tu survivras car même si elle est chiante et dur parfois, la vie vaut le coup d'être vécue ! Bisettes et heureuse de te connaître.
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